Mante, sans aucun doute, religieuse, surement pas... (Yura Nikolaievna Orzhov)

Anecdotes

    ◈ La famille de Yura ne vit hors du dome que depuis deux générations. Son grand père était dans l'armée, grand père, Xander Orzhov concevait des armes pour les hommes d'Helion, mais sa grand mère, Natalia, eut le malheur de défier ses supérieurs en refusant l'execution de soi-disant "dangereux raiders" qu'elle ne voyait que comme des innocents qui survivaient comme ils le pouvaient. L'histoire ne dit pas si elle avait raison ou tort, mais elle dut s'exiler avec son époux, leur fils, Nikolaï. agé de quatre ans, ainsi que Katerina, encore dans le ventre de sa mère...Cette dernière n'était, sans doute le découvrirez-vous par la suite, pas la fille de Xander, par la force des choses, et au plus grand désespoir de son épouse...

Katerina:

   ◈ Soldat, Natalia savait se débrouiller dans la nature, en dehors des dômes, souvent employé à sécuriser des zones ou prêter main-forte à Reiver, elle n'eut d'autre choix pour survivre que d'enseigner à sa famille tout ce qui lui avait permis de survivre si longtemps. Apprendre à se battre, à dénicher des ressources, à construire un abri...Après un séjour de fortune non loin d'une zone dévastée par les radiations, la famille rejoint un petit groupe de survivants, mais Xander, le pauvre homme ne sachant qu'à peine se servir d'un fusil,  mourut lors d'une escarmouche contre des soldats de Reiver, et l'exil fut de nouveau le sort de Nikolaï, Ekaterina et Natalia, tenus pour responsable, de par leur présence, du combat des dégats et des morts en découlant.
◈ Natalia ne mit pas plus d'un an à s'abandonner à l'étreinte de la mort, non sans avoir appris à ses enfants quelques astuces pour fabriquer des outils de survie et des armes basiques avec peu de moyens. Elle ne savait pas que l'enfant qu'elle portait à l'époque avait subi les effets des radiations de leur premier abri de fortune, et Nikolaï non plus. La solitude lui pesait plus qu'elle ne pesait sur sa soeur, et la folie s'empara bientôt de lui. Un an plus tard, alors qu'ils vivaient sur la côte dans un bois isolé, il se précipita sur elle, guidé par ses instincts de jeunes mâles, et la suite ne mérite sans doute pas d'explication pour être compréhensible.
◈ De cette union incestueuse naquit Yura. Katarina ne supportait pas d'imaginer que son frère puisse s'en prendre à leur enfant, et avant même que la petite fille ne soit en mesure de comprendre qui était cet homme, il avait disparu de la vie et de la surface de la planète, passé par dessus une falaise, "aidé" par une Katarina désireuse de protéger sa fille, et s'étant mise peu à peu à détester tous les hommes. Ainsi naquit le clan de la Mante, bientôt rejoint par une autre femme expulsée d'un refuge de fortune. Les renégates, haïssant les hommes, avaient trouvé leur voie: vivre ensemble, loin de tout ce qu'elles abhorraient, loin de tous ceux qui les repoussaient...en attendant leur heure.

Histoire

   Eduquée, donc, par sa mère, Yura devint rapidement une jeune fille débrouillarde et de caractère. Elle apprit à se battre comme un soldat, mais aussi à calculer et à penser comme une scientifique, détestant du plus profond de son être ces "hommes" si malfaisants dont lui parlait si souvent sa mère, avec ce grondement dans la voix, celui qui, comme le tonnerre, annonce que cette engeance infâme risquait d'attirer ses foudres...a ses douze ans, elle était la seule enfant du clan restreint, dont les trois autres membres  qui n'appartenaient pas à sa famille semblaient vouer une dévotion impressionnante à sa mère. Elles avaient toutes...quelque chose. Quelque chose d'étrange, d'anormal...Elles n'étaient pas méchantes, elles étaient différentes d'elle et de Katarina. Ou plutôt, elles étaient différentes de Katarina. Yura, elle, avait cette chose, en elle. Cette chose qui faisait qu'elle pouvait abattre une fourmi sans même l'écraser, que parfois elle faisait brûler des morceaux de tissus ou de papier par simple contact...Cette chose qui faisait que parfois, elle ne pouvait pas toucher les gens sans que le contact de sa peau ne leur inflige une fugace douleur.

Secondée par une Mère disposant d'un pouvoir différent, qu'elle ne voulut jamais lui révéler,
mais néanmoins suffisamment efficace pour lui permettre largement de survivre, Yura apprit quelques techniques pour mieux gérer son pouvoir, et passa son adolescence et les premières années de sa vie d'adulte à tenter de mieux appréhender cette capacité qui l'amena deux ou trois fois à tomber dans les vapes, mais les mois passèrent, faits de récoltes, d'études et d'entraînements. De récupérations et de chasse, aussi.  Elle eut tôt fait de se confectionner une sarbacane et quelques flechettes en os pour ne pas avoir à en abuser, ne sachant encore guère comment trop se préparer à son emploi, chose qu'elle ne découvrira que deux ans plus tard à vingt-trois ans.

Un soir, alors qu'elle partait avec l'une des Mères en expédition pour aller chercher, dans la forêt, quelque viande comestible pour refaire les réserves du clan, elle taillait auprès du feu de nouvelles fléchettes, dans les os d'un espèce de boeuf atrophié dont elle ne retenait jamais le nom, que le clan avait chassé la semaine précédente. Une nuée de papillons voletait autour du feu, de grands et beaux papillons, comme elles n'en voyaient jamais lorsqu'elles passaient du temps sur les plaines désertiques, où le sable chaud n'était habité que par des lucioles, scorpions, et autres petits insectes couleur sable. Ils étaient si grands, si beaux!..La mère n'avait pas eu le temps de la mettre en garde qu'elle essayait d'en attrapper un. Puis deux. Puis trois. Puis...Puis elle tomba à moitié dans les pommes: à force de lutter musculairement contre la poudre que leurs ailes laissaient tomber, elle en avait inspiré une
quantité impressionnante et s'en trouva si détendue, dans un état si agréable qu'elle le rechercha par la suite de nombreuses fois. Elle parvint même à en capturer plusieurs, en tressant un fin filet, maintenu au bout d'une tige par un cercle de bois,dont une partie, terminée par un seul fil, revenait le long du manche, passant dans un anneau de bois pour rester proche du manche, et pouvait être tiré pour refermer l'alcôve de fil piégeuse sur l'insecte. Depuis lors, elle n'hésite pas un instant à recueillir la précieuse poudre chaque semaine, conservant dans une cage rudimentaire ses petits papillons, qu'elle nourrit régulièrement, pour en remplir des blagues qui lui serviront à tenir la période durant laquelle le clan se déplace vers le désert pour avoir la paix, et éviter la monstrueuse série de raids de groupes de survivants sur la moindre ressource qui se présentait.

C'est durant cette même année que sa mère périt dans un marais. Elle ne savaient que trop bien, ces femmes habituées à survivre dans le dur monde extérieur, que mille dangers n'étaient rien à côté des millions qui hantaient le moindre recoin de cette terre dévastée. Mais une promenade nocturne, lorsque l'on est éreintée, n'est jamais une bonne idée. C'est un lotus noir qui aura la peau de Katarina, dont elles ne retrouveront jamais le corps...Mais dans pareil univers, le deuil se fait souvent à distance. Yura ne savait pas que faire, ni à qui se fier, mais à sa grande surprise, celle qui l'avait accompagnée durant toutes ces années la proposa en tant que nouvelle Matriarche. Deux jours de discussions furent nécessaires avant que le vote n'aboutisse à quelque chose...Elle fut la seule à ne pas voter pour elle. L'inexpérience, la jeunesse, le respect de ses aînées étaient tant de valeurs qu'elle conservait en elle et qui l'en empêchaient, mais elle finit par se plier à l'avis général.

- Méfie-toi malgré tout, Yura. Chacune d'entre nous considère que ta jeunesse fait de toi quelqu'un de malléable. Sois ferme et forte. Fais nous confiance comme un général à ses soldats, mais pas comme une mère à ses enfants. Pas même à moi. La tentation pourrait un jour me prendre...Et si je ne pourrais qu'être heureuse de prendre l'ascendant sur toi, qui sait si ce serait le mieux pour les Mantes. Tu es notre Matriarche. Tu en as les épaules, la carrure...Et le sang de ta mère coule dans tes veines. J'ai confiance en toi.

Ce fut la dernière fois que la femme qu'elle considérait comme son mentor l'appela par son prénom. "Matriarche" était désormais devenu sa nouvelle appellation. Et elle s'y fit fort bien dans les années à venir. A trente et un ans, guidée par deux petits carnets de notes prises par Katarina des cours de leurs grands parents et par l'instinct de survie, elle suscite une certaine admiration des Mères et de l'enfant de son ancienne préceptrice par sa force de caractère et sa gestion des ressources, ses intuitions et sa dévotion au clan. Gare au mâle qui viendrait leur chercher querelle. La Mante ne tue pas qu'après l'acte de procréation...

Spoiler:

Bravo ! Ta fiche est validée ! Toutefois dans le doute, nous voudrions souligner ici quelques points pour que la suite de ton aventure se passe au mieux. On aimerait en effet que tu évites d'évoquer des choses de notre monde contemporain (n'hésite pas à nous demander les raisons, je ne veux pas faire trop long ici :p). Enfin, le style employé dans le test RP est un peu trop trivial pour de la SF (surtout l'argot ancien), et l'écriture "parlée" est un poil trop poussée ; on a tous eu du mal à lire... En somme, on ne te demande pas de rayer complètement ce style, mais d'édulcorer le tout

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