AnecdotesBon, même si mes chers et tendres parents, surtout mon père d’ailleurs, m’a appelé Ven, moi c’est Bishop et c’est tout, on ne négocie pas.
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Pour expliquer un peu mon job, j’suis ingénieur en armement. C’est-à-dire que je touche à tout ce qui est en rapport avec le matériel d’arsenal. Je conçois des nouvelles armes, les répare et essaye de les perfectionner. Je fais quelques échanges avec Reiver pour aller y voir les besoins des miliciens, leur proposer des nouveaux produits et remplacer leurs matériels défectueux.
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Reiver a été une bonne école pour moi, peut-être un peu dure, mais j’y ai beaucoup appris. Lors de mes entraînements, j’étais focalisé sur ma précision. Voulant savourer l’impact parfait que j’avais ciblé. Au millimètre près, je me suis entrainé sur beaucoup d’armes différentes. Peut-être plus passionné dans la technique que pour le but même de ma formation. Au sein du dôme, je donne quelques cours de techniques et d’entrainements à mes heures perdues. A priori, faut pas gâcher la formation qu’ils donnent aux anciens recrus.
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Avec moi, il y a Léonard. Il a deux petites dents aiguisées, deux grosses oreilles dont j’ai tendance à bien me moquer. On s’aime bien, il fait sa vie, mais aime me tenir compagnie. Quelquefois, j’ai plus tendance à m’ouvrir à lui qu’à certains humains. Vous le trouverez peut-être répugnant, mais faut pas lui dire, il est susceptible mon petit rat.
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Je ferais tout ce que je peux pour aider l’insurrection, à partir du moment que ça ne me porte pas préjudice. Je prends quand même mes distances, mais j’approuve totalement leurs idéaux. Je ne suis pas vraiment pour le fonctionnement du dôme, et je suis persuadé que les choses peuvent changer si l’on s’en donne les moyens. Dans tous les cas, je fais profil bas face aux dirigeants. Avec mon passif, j’imagine qu’ils me surveillent du coin de l’oeil.
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Chacun mérite sa peine. Les blessures nous forgent, nous aide à aller de l’avant, même si la mienne, me ralentit considérablement. J’vous en parlerais jamais, c’est un peu tabou pour moi, même si ça se voit dans ma démarche, je le sais bien. Cette satanée blessure qui ne guérira sûrement jamais. Elle m’a cassé pas mal de rêve, m'a ôté cette sensation de liberté que j’avais réussi à trouver en extérieur. Un bien pour un mal peut-on dire, car je ne saurai pas faire ce que je sais faire aujourd’hui. Faut dire qu’au moins, j’suis en sécurité ici.
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Pas que je sois un coeur de pierre, mais quand même. Un peu du mal à faire tomber mon masque, j’ai tendance à vite me moquer et être sarcastique avec les personnes que je ne connais pas, même celles que je connais vous me direz. Mais y’a quelques exceptions qui ont touché mon petit coeur, dont Soma. Cette fille a quelque chose qui me fait moins penser à ma gueule. Pour elle, je ferais des trucs que je ne pensais même pas être capable.
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- SPOIL :
Il y a quelque chose que Bishop ne sait pas, son père n'est pas vraiment son père. Étant stérile, il ne le sait pas lui-même. Sa mère est tombée enceinte d'un autre homme. Heureusement dira-t-on, elle travaillait en tant que secrétaire aux analyses médicales. Elle fait donc croire à son mari qu'il pouvait procréer, et que le garçon est bien son fils.
Aux cinq ans de Ven, il découvre la manigance, et devient l'homme qu'il est aujourd'hui. Détruit par le mensonge.
Désolé pour la longueur.. HistoireDouce enfance, quand tu nous berce…
J’étais assis là, face à un mec au regard beaucoup trop sévère pour un gamin de 12 ans. Pourtant, j’étais venu de mon plein gré. C’était mon choix, de ma propre volonté, alors pourquoi avais-je cette sensation d’être l’accusé ? De celui qui est en tord, et que l’on va interroger comme un criminel. Il était là, à me regarder de haut en bas, pas que je sois très grand à cette époque-là, mais le jugement dans son regard me terrifiait. Il était imperturbable et j’avais l’impression qu’il n’était nullement enclin à m’écouter. Comme s’il était déjà au courant, comme s’il savait ce que j’allais lui dire, lui annoncer. Mon seul but était de la protéger, d’arrêter enfin ses souffrances. Mais, au fond, je crois que mon objectif n’était pas partagé par ce milicien en face de moi.
Je pensais au sourire de ma mère, ce faux sourire pâle que je lisais sur ses lèvres. Ses paroles qui se voulaient réconfortante et rassurantes, mais qui cachaient un lourd secret, un énorme fardeau. Pourtant, il y a quelques années, je la croyais sincèrement lorsqu’elle me disait que ses cris n’étaient que de la joie. Qu’elle jouait avec papa quand j’étais dans ma chambre. Il ne fallait pas que je m’inquiète, fallait que je reste tranquille et que je continue à jouer dans mon coin à moi. Leur jeu à eux, c’était pour les grands qu’elle me disait. Que les rougeurs qu’elle avait quand elle en sortait c’était du maquillage, mais moi je trouvais ça vraiment bizarre de jouer à se maquiller. Surtout, qu’une fois j’ai essayé d’essuyer sa peinture, mais ça ne partait pas, bizarre que je pensais. Puis un jour, je me suis aventuré à regarder. J’ai glissé mon oeil par le trou de ma porte et je l’ai vu devant elle le bras levé. Elle, elle était agenouillée, elle pleurait, le regard suppliant. Je n’étais pas très sûr de moi, mais assez pour comprendre qu’en fait, mon papa, il n’était pas le papa que j’imaginais.
A mes yeux, c’était un grand homme dans son travail. Un ingénieur hors pair, qui fournissait un travail exemplaire, avec la renommée qui allait avec. J’apprenais beaucoup à ses côtés. Il m'emenait souvent avec lui, m’expliquant tous les types d’armes différentes, comment les monter, comment les démonter, comment les réparer. C’était plus qu’une passion, c’était une obsession à ses yeux, peut être la seule chose positive qu’il m’ait vraiment transmise. Même si nos rapports se faisaient tout en froideur et en distance, il apporta beaucoup à mon éducation, je ne pourrai jamais lui reprocher. En une part, je lui étais redevable, il nous apportait un niveau de vie, un confort, que l’on n’aurait jamais eu sans lui. Mais justement, l’image qu’il laissait paraître était tout autre dans l’intimité.
Retour de bâton, mon grand…
Revenons-en à nos moutons… J’avais enfin trouvé les mots, réussis à expliquer à ce milicien le but de ma présence. Sûrement d’une voix tremblante mais une lueur d’espoir me traversa l’instant d’une pauvre seconde,lorsque je l’ai vu réfléchir longuement sans un mot. Me dire que ma mère pourrait enfin vivre paisiblement. Puis, calmement, il me demanda de me lever, de tendre mes bras devant lui, pour qu’il puisse me passer un métal lourd et froid autour de mes poignés. Non mais j’étais vraiment en train de me faire arrêter là ? A priori, oui. Les conséquences d’avoir un père comme lui, qui prévoit son coup avant tout le monde.
Finalement j'ai finis à Reiver pour cause de trahison et d’actes rebelle. Me disant que c'était un mal pour un bien. Je ne comptais pas rester avec lui de toute façon, suivre les magnifiques traces de mon paternel, la blague. Mais l'ironie du sort, c'est que c'est lui qui m’a dégagé. Et bon, à ce que j'ai appris quelques mois après mon envoi, pour ma mère, ça a été pire. Bannis pour rébellion, il ne lui a même pas laissé une chance. C'était bizarre, je ne comprenais pas pourquoi il lui en voulait autant, pourquoi il avait tant de haine envers elle, envers nous.
Huit années laborieusement, forgeantes.
Toutes ces années m’ont vite aidé à me rendre compte que la vie ne fait pas de cadeau. Bon, j’avou que je ne devais pas en être un pour eux non plus. Croyez-moi qu’il a gueulé le Goran. Trop volatil, pas assez investi à leur goût. C’est vrai que dès que j’pouvais, j’allais m’enfermer à l’armurerie, à nettoyer, démonter le matos, juste par plaisir. Au fond, je les aidais à ma façon, mais pas la bonne pour eux. J’y est quand même fait de bonnes rencontres, dont Nenia. Ce petit bout de femme, a été un rayon de soleil blessé, que j’avais envie d’aider. Au début sceptique, j’ai appris à baisser mes barrières avec elle. J’me suis ouvert pour une fois et ça m’a permis de découvrir l’insurrection. Pourquoi pas, c’était une cause qui avait de la valeur à mes yeux. Une idée que je n'oublierai pas et qui restera dans un coin de ma tête..
1 ...2 …. Bam mon chat.
Vint ce fameux jour. La date fatidique qui changea toute ma destinée. Enfin, si seulement j’avais été destiné à quelque chose. Mais du coup oui, grâce / à cause de cet événement, je ne sais pas trop, je me sentais plus utile qu’à mon ancien poste.
C’était une balle perdue, qui avait trouvé bon de venir se réfugier dans ma jambe. Dans mon genou gauche plus exactement. Ma dernière mission d’exploration, qui s'était conclue par un magnifique échec. Un impact fatal (comme je les aimais en plus) pour ma pauvre guibole.
Un an de rééducation, le genou bousillé et cette démarche disgracieuse qui m’accompagnerait jusqu’au bout. J’hésitais entre une bénédiction ou un fardeau, mais en tout cas ça m'avait fait tomber bien bas moralement
J’avais été renvoyé sur Hélion, mon service de milicien se finissait, je n’avais plus aucune utilité à leurs yeux. J’aurais très bien pu finir à faire la bouffe pour tous ces petits soldats, mais ils ont préféré utiliser leurs cerveaux pour une fois. Ils ne l’avoueront jamais c’est sûr, mais au fond, je pense qu’ils étaient au courant pour mon père. Ou du moins que la faute pour laquelle j’avais été envoyé à l’avant-poste, n’était pas totalement fondée..
Et puis… On repart de zéro…
Après cette éprouvante année, ou à part réapprendre à utiliser une jambe, je n’ai rien fait d’autre, j’ai décidé de me bouger le cul. Je savais dans quoi j’étais bon, et même si ce n’était pas mon but, je décidais donc, d’essayer de reprendre le poste de mon père. Celui-ci avait disparu à mon retour sous le dôme et son sort m'était bien égal. Tous ces épisodes, ne m’ont pas trop aidé dans mon comportement. Je ne m’améliorais pas, restant têtu et indocile, fallait que j’apprenne à mettre de l’eau dans mon vin si je voulais pouvoir étudier auprès de Serb. C’était le meilleur, il connaissait bien mon père pour avoir travailler avec lui, et je savais que si je voulais devenir un vrai ingénieur dans ce domaine, c’était avec lui que j’apprendrais le mieux. De toute manière, je n’avais plus que ça; donc pendant six ans, je devins son apprenti, pour pouvoir un jour battre de mes propres ailes.
Même si je m’investissais au mieux dans mon taff, je me rendis vite compte que ce n'était pas suffisant. Je suis rentré en contact avec une connaissance de Nenia, qu’elle m’avait conseillée. Setharam, il vivait au même niveau que moi, et agissait pour la cause. J'entrepris donc de l’aider à ma manière, je ne pouvais rester les bras croisés après avoir vécu ça.
Mais il restait un vide en moi, un fossé que je n’arrivais pas à combler. Cette solitude envahissante m’avait rendu aigri et maussade. Mais il y a cinq ans de ça, je rencontrai cette perle, Soma. Une jeune fille perdue, et qui pourtant avait tant à donner. Elle m’avait touché en plein dans mon petit coeur, comme une soeur, je me devais de la protéger de ce monde inégal et usurpé.