HistoireDernière d’une longue lignée de natifs, elle naît d’une mère ex-mercenaire (Thaleya) et d’un père anciennement vagabond (Anhar) fous amoureux. À l’époque, Thaleya décida de suivre l’homme qu’elle aimait pour une raison particulière : elle venait de comprendre qu’elle était enceinte. Plusieurs mois plus tard, Halekh naquit. Bien des années passèrent avant que ce dernier ait une sœur. Environ dix années séparaient la nouvelle venue et son grand frère. Durant l’accouchement, une terrible tragédie s’abattre sur la famille Gallagher et ce n’était que le début d’une longue route. En effet, mettre au monde un enfant dans la nature n’était pas la meilleure des méthodes, pourtant, il n’y avait que très peu de choix. Thaleya avait déjà eu de la chance avec Halekh mais la roue avait tourné. Manque d’expérience et de connaissances en médecine, la mère se vida de son sang touché par une hémorragie de la délivrance. Si le frère était fier de souhaiter la bienvenue à la douce Cixi, il devait d’un autre côté faire le deuil de sa mère.
Ce fut dans ces terribles circonstances que naquit Cixi. Elle n’a donc jamais connu sa mère. Depuis sa naissance, son père à commencer à avoir des comportements violents et à lui reprocher qu’elle n’était qu’une erreur et qu’elle avait provoqué la mort de sa mère. Il lui répétait sans cesse qu’il avait cessé de vivre le jour où elle avait montré le bout de son nez. C’est dans une atmosphère hostile que Halek et Cixi se rapprochèrent. En réalité, elle n’était pas la seule à détester son père au fil des années, son cadet ressentait tout autant de haine envers son paternel. À deux, ils se sentaient plus forts et invincible. Pourtant, une peur était bien vivante, Anhar avait une capacité que nul autre avait, celle de repoussé tout objet ou individu de lui. C’était l’unique raison pour laquelle les deux enfants n’osaient le contredire ou l’affronter.
En plus d’être exécrable, sa vision du monde était devenu totalement divergente ce celle qu’il avançait à son fils lorsqu’il était âgé de dix ans. Il devenait voleur, manipulateur et capable de tout pour vivre. La survie était sa priorité, même si un jour il devait sacrifier ses enfants.
Alors que Cixi venait d’avoir quatre ans, elle apprit une chose. Il n’y avait aucun doute. C’était bel et bien la fille de son père. Après la chasse unique moyenne avec laquelle ils parvenaient à se nourrir son père attrapa Halek pour lui faire la leçon, comme elles étaient toujours : violentes. Pour quelle raison futile ? Son fils avait manqué sa cible, autrement dit, il n’avait pas rapporté de nourriture au camp. En réalité, il n’avait pas vraiment de camp puisque tous les jours, ils partaient à la recherche d’un nouvel endroit où dormir, question de sécurité. Quoi qu’il en soit, une violente dispute tonna entre les deux hommes de la famille. L’un faisait le reproche de ne pas avoir fait preuve de maturité et l’autre celui d’être devenu psychologiquement atteint. Cixi, le sachant capable du pire et complètement apeurée par les capacités de son paternel, fit une crise de panique. Le corps raide, les yeux plongés dans un vide immense, l’impression d’être dans une bulle dans laquelle elle n’entendait que les échos de leur conversation, elle resta là, immobile sur le sol, silencieuse. Un long instant s’était passé avant que la femme au teint pâle ne reprenne ses esprits. Pas rassurée pour autant, elle boucha ses oreilles du plus fort qu’elle le put pour étouffer les cris et le bruit les coups que son père infligeait à Halekh. Soudainement, à la vue d’un tronc d’arbre allongé sur le sol, elle se mit à prier de toutes ses forces que ce dernier écrase son père. Aussi étonnant que cela pouvait paraître, le tronc d’arbre se mit à bouger avant de venir étouffer Anhar de son poids sous la vitesse. Complètement démuni, Halekh fut simple observateur de ce qui était vraisemblablement un meurtre. Pourtant, ce ne fut pas tellement le décès de son père qui l’inquiéta, mais la capacité incontrôlée de sa cadette.
Devenue orpheline suite à cette tragédie, Cixi devint dangereuse de par son don qui semblait se manifester à tout bout de champ et qui causait de graves conséquences physiques à l’usure. Une fois, du sang avait même coulé de ses yeux. Inquiet son frère tentait tant bien que mal de l’aider et de lui apprendre à les contrôler. Seulement, cela resta difficile jusqu’au jour où ils traversèrent un fleuve au bord duquel se trouvait un homme mort. Comme à chaque cadavre qu’ils croisaient, les deux enfants récupéraient tout ce qui leur était utile. En fouillant les poches de son gilet en laine troué, Cixi découvrit un carnet aux nombreuses pages vierges ainsi qu’un bout de charbon. Sans attendre un instant, elle se servit de ses deux objets ensemble et découvrit une chose qu’elle ignorait totalement. À partir de ce jour, elle développa un réel intérêt pour le dessin. Si ces premiers croquis étaient loin d’être une réussite, elle finit, en apprenant d’elle-même, à utiliser des procédés rendant ses dessins plus que réalistes. Grâce à cette découverte, elle répertoria l’ensemble des plantes, des animaux qu’elle croisa.
Les années passèrent et son carnet se remplit, marchant toujours plus loin à la perpétuelle recherche d’un abri au côté de son frère. Sa passion pour le dessin avait diminué ses crises de panique et, par la même occasion, son don qui était jusqu’alors incontrôlable. Malgré cette réussite, son frère avait d’autre souhait et des objectifs bien précis. Il n’avait pas l’intention de garder sa sœur avec lui pour la simple et bonne raison qu’il avait à ce moment l’âge de dix-huit ans. Elle était devenue un poids à ses rencontres comme dans sa survie à cause de ses crises qu’il ne pouvait contrer-. Il était sûr que quelqu’un saurait s’occuper d’elle et la rendre heureuse, chose qu’il était loin de lui offrir en la gardant auprès d’elle.
Souhaitant trouver un endroit sûr pour sa cadette, Halek la traîna pendant de nombreux kilomètres, dormant à chaque nuit dans lieu différent à l’abri d’autres individus ou même d’animaux dangereux. Il avait survécu à des fortes pluies, parfois même des tempêtes. Les risques avaient été nombreux au point de ne pouvoir les dénombrer : cadavres (brûlés, noyés, écrasés, méconnaissables, scarifiés…), des restants de gibier infesté par des larves mais aussi des victimes de marchandages… Un tas d’évènements que souvent Cixi ne pouvait résoudre, être observatrice était de loin ce qu’elle détestait le plus. Son empathie lui causait énormément de peine et créait au fond d’elle des questionnements quant à son utilité dans ce monde. Le suicide, il y avait déjà pensé. D’ailleurs, il avait une arme et deux balles. Son frère les avait conservées pour une bonne raison. S’ils venaient à mourir d’une façon atroce, alors il tuerait Cixi avant de se donner la mort. Tous deux n’avaient pas le désir de mourir comme la plupart des cadavres qu’ils avaient croisés, ils voulaient que ce soit rapide et le moins douloureux possible.
Après de longues marches, Halek découvrit derrière les arbres ce qui avait l’air d’un campement. Sans aucune hésitation, il y laissa sa sœur sans qu’elle ne puisse refuser ce choix. En effet, la nuit arrivée, il attendit que sa sœur trouve le sommeil pour s’enfuir de leur campement provisoire. Ainsi, tôt le matin Cixi se réveilla seule et abandonnée comme un chien errant. Il n’y avait aucun doute, elle lui en voulait grandement et pensait qu’elle était que la cause des misères des autres. Triste, ayant seulement huit ans, elle fit ce que toute fille censée aurait fait : elle rejoignit le lieu peuplé alors de nombreuses personnes.
Timide et déboussolé, elle demanda une chance d’être acceptée parmi eux. Le seul hic était son passé plutôt tumultueux, complexe. Pourtant, elle eut la chance de tomber sur une « marraine » qui l’accompagna durant toute son intégration. La femme en question décida même après l’avoir accueillie de s’occuper d’elle comme sa propre fille. Ainsi, son insertion avait été plus facile qu’elle ne l’avait imaginé.
Six mois passèrent et la sentence était déjà connue : Cixi devint une Steros. Là-bas, elle y avait trouvé comme une nouvelle famille. Repartir de zéro était pour elle une occasion en or. Le point-phare de Steros était l’entraide et Cixi était une personne suffisamment mature et altruiste pour faire preuve de partage. Elle comprit rapidement que c’était donnant-donnant, et le peu de coup de gueule qu’elle avait osé pousser, elle avait fini par les regretter. Chanceuse, elle était des premiers habitants de Steros et elle avait compris ô combien elle ne pouvait échouer.
Vers l’âge de 12 ans, elle put enfin débuter une formation pour l’occupation dont elle rêvait. Elle avait eu le temps d’admirer chacun des passe-temps pour être sûre de son choix. Elle choisit alors de devenir protectrice, ayant pour rêve de défendre ses lieux qui étaient devenus pour elle sa première maison. Elle n’avait pas oublié l’extérieur pour autant, mais Steros était une réelle utopie à côté. Durant toute sa formation et surtout en vieillissant, elle développa une phobie post-traumatique quant à son passé. Il était hors de question pour elle de quitter ce lieu de peur de ne plus jamais pouvoir y revenir, peut-être aussi la peur d’y perdre la vie. Elle avait le sentiment qu’à Steros, elle était devenue invincible. Un sentiment que beaucoup d’Hommes n’auraient sacrifié.
Formation à son terme, Cixi réussit avec facilité son admission. Des plus heureuses, elle rejoignit donc le groupe de protecteurs. De plus, elle était parvenue à dompter sa capacité pour l’utiliser dans des cas particuliers. Elle avait l’autorisation d’en faire une arme contre les dangerosités de l’extérieur aussi bien individus qu’animaux.
Depuis ses 17 ans, elle est une femme plus qu’épanouie. Malgré son jeune âge, elle fait partie des piliers de Steros puisqu’elle a fait partie de la première génération de ce camp. Cixi est un réel atout pour ce peuple isolé. Sa combativité s’accentue avec sa force de caractère. Sa créativité lui sert et parfois elle s’improvise professeur auprès des plus jeunes. Expérimentée, son savoir est riche : remèdes naturels, ressources alimentaires, point d’eau… Toutes fois, elle reste très manipulable à cause de son inquiétude pour le bien-être de son prochain. Autre point négatif, ses saignements post-don qui parfois pouvait accroître sa fatigue et l’empêcher d’assurer son poste de défenseuse. Des cauchemars hantent souvent ses nuits ce qui n’arrange pas toujours son manque d’énergie. Son père et son frère reste dans ses souvenirs quelle penne à oublier.
Si elle se sent parfaitement à sa place ici et qu’elle ait été tranquille durant de nombreuses années, elle sait très bien que son occupation demande qu’elle sorte à l’extérieur pour accompagner comme des chasseurs par exemple. La boule au ventre, elle tente au mieux d’éviter le pire comme des crises d’angoisse comme dont elle avait été éprise lorsqu’elle avait 4 ans. L’avenir lui réserve possiblement de grandes choses, de grands changements. Il est peut-être temps pour elle de défier ses vieux démons au risque de tout perdre. Elle ne peut vivre éternellement de cette manière dans cette prison qu’elle a elle-même construite autour d’elle.
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