Ast Febvre aussi dit "Le glaçon" [Terminée]

Anecdotes

Ne supporte pas la trahison, surtout pas quand ça concerne Reiver. Pour lui c'est quelque chose d'inadmissible. ◈ A une grande peur des bruits inattendus et forts. Cela date de l'époque où les instructeurs utilisaient des bruits d'arme à feu quand ils estimaient qu'il n'était pas assez bon. ◈ Il ne sait que très peu lire et écrire, le strict minimum pour petre capable de lire les lieux sur un plan. En revanche, il est très bon en terme de stratégie, ayant été énormément entrainé à ça. ◈ Aujourd'hui, il haït tout ce qui ressemble de près ou de loin au concept de famille. Pour lui, c'est une belle bêtise qu'on sert aux gens pour mieux les manipuler derrière. C'est aussi pour ça qu'il déteste l'instructeur qui l'a élevé.  ◈ Il n'a pas vraiment d'amis. Juste des gens dont il est plus ou moins proche. Une autre conséquence de son éducation. Mais au fond, tout au fond, il se sent seul. Tout le temps. Seul avec sa loyauté et ses valeurs.

Histoire

La Nature a été providentielle avec la plupart des espèces, les dotant de griffes pour se défendre, de branchies pour vivre sous l'eau ou d'ailes pour échapper aux prédateurs. Mais la Nature n'a pas été providentielle avec l'Homme. Haine de l'espèce humaine ? Hasard ? Ou simple caprice ? Nous ne le saurons sans doute jamais. Heureusement pour nous, nous savons apprendre. Nous perfectionner. Nous défendre. Et chez certains, l'instinct de survie semble inscrit dans leurs gènes.

Lorsque la mère d'Ast fut exécutée, ce dernier n'avait même pas quatre ans. Il n'en garde aucun souvenir et le seul écho qu'il a de sa mère, ce sont des cheveux blonds et une odeur d'orange. Personne ne lui a jamais raconté son histoire. Il ignore donc qu'un milicien a été exécuté avec elle. Qu'ils s'aimaient. Qu'il les avaient cachés pendant quelques années avant d'être attrapé. Qu'il avait donné sa vie pour sauver la sienne et celle de sa mère durant quelques temps. Oui, Ast ignore tout ça. Et il ne l'apprendra sûrement jamais. Tout comme il ne saura jamais que son destin a été décidé ce jour-là, par un homme pour qui la sécurité de Reiver passait avant tout. Ainsi, Ast, trois ans, fût envoyé chez un instructeur pour être entrainé et conditionné. Il prit son nom, s'installa dans sa maison et commença à suivre le même rythme de vie qu'un milicien. Tout ça pour faire d'un enfant de trois ans une future arme de guerre, un pion tout dévoué à Reiver. Et cela fonctionna jusqu'au-delà de leurs espérances.

Reiver – Habitation des Febvre – 04 ans
Ast poussa doucement la porte de la chambre de celui qu'il appelait père. Il avait peur tout seul, dans son lit, dans le noir. Il voyait des monstres. De grandes créatures aux yeux rouges et aux corps d'ombres. Des mains griffues rampant dans l'obscurité de la nuit pour l'emmener loin du camp. Loin de son père. Ce dernier avait beau être froid, dur, intransigeant et terriblement strict, c'était son père et Ast l'aimait au-delà de tout. Cependant, il ne savait pas vraiment ce qu'il espérait en venant le voir ainsi. Que son père l'autorise à dormir avec lui pour cette nuit ? Un doudou peut-être ? Le petit garçon n'était pas si naïf. Il était petit mais il connaissait bien son père. Pourtant, il ignorait pourquoi il continuait à avancer ainsi, silencieusement. Pourquoi il lui remuait l'épaule ainsi. "-Père ?". Pour unique réponse l'homme grogna et battit doucement des paupières pour finalement l'apercevoir en face de lui. Il fronça les sourcils et Ast reprit, tête basse. "-J'ai peur dans le noir...". Ses sourcils se froncèrent un peu plus et il se leva, empoignant le bras d'Ast pour le traîner avec lui. Il le jeta finalement dans le débarras et le regarda avec mépris depuis l'encadrement de la porte. "-Les hommes n'ont pas peur du noir ! Ce sont les bébés pleurnichards qui viennent chouiner pour ça ! Et moi je veux un homme, pas un bébé !". Puis il claqua la porte, laissant Ast seul face à ses démons.

Reiver – Camp d'entraînement – 07 ans
"-Plus vite bon sang, tu dépasses même pas la vitesse moyenne !". Un coup de feu retentit et Ast sentit un frisson de terreur le parcourir. Instinctivement il accéléra la cadence. Il savait que, concrètement, il n'avait rien à craindre. Du moins pas de ce bruit qui émanait d'un objet conçu pour seulement produire ce claquement. Mais la correction qui suivait l'entente de ce son... Elle était pire que tout et elle terrifiait le petit garçon. Il tira un peu plus sur ses muscles douloureux. Voilà trois heures qu'il courrait autour de ce terrain sans s'arrêter. Il n'allait jamais assez vite. Il n'était jamais assez bon. Alors, Ast repoussait ses limites, se poussait lui-même à bout, espérant un jour obtenir les félicitations de son père. Il n'avait pas conscience de poursuivre un rêve, une chimère. Cet homme ne l'aimait pas et ne l'aimerait jamais. Il ne retournerait jamais l'affection qu'Ast lui envoyait, désespéré, affamé d'amour. Mais tout ça, le petit garçon l'ignorait. Alors il accéléra.

Reiver - Entre deux baraquements - 12 ans
Ast grimaça en sentant sa hanche le piquer. Il avait commencé l'entraînement aux armes blanches il y a quelques années pourtant. Mais il avait fait une erreur cette fois. Sa garde n'était pas bonne, pas assez vive. Et il en avait payé le prix, autant sur le coup lorsque la peau de sa hanche s'étant ouverte sous la lame de son adversaire, qu'après lorsque l'instructeur lui avait infligé une sacré correction. Désormais, il n'avait plus le droit de l'appeler père et ce depuis ses dix ans. Désormais, c'était monsieur l'instructeur. Désormais seul un nom et une autorité abusive de l'un sur l'autre les reliait. Le brun faisait comme s'il s'en fichait mais cette distance lui faisait mal. C'était compliqué à accepter pour un enfant qu'il ne soit rien pour la personne qu'il aime le plus au monde. Mais Ast avait accepté. Il s'était incliné. Comme toujours. On lui avait apprit à obéir depuis toujours. Ses premiers souvenirs pouvaient en attester. On avait gravé dans son esprit à la force des coups et des répétitions, les valeurs qu'il se devait de respecter. Ta vie va à Reiver tout comme ta loyauté. Ne montres jamais rien. Sois fort. Intransigeant. Froid. Obéis à tes supérieurs. Les règles et le bon fonctionnement de Reiver prévalent sur le reste. Et la plus importante : Les émotions entravent la raison. Ast avait encore un peu de mal avec celui-là. Mais il était en bonne voie.

Extérieur - A quelques kilomètres de Reiver - 17 ans
Première exécution. Ast ne saurait dire ce qu'il ressentait. Rien ? Peut-être. En tout cas, c'est ce que son visage laissait paraître. Pas un seul membre de son corps ne tremblait. Son visage était lisse, froid, son expression inexistante. Il avait été formé pour ça depuis qu'il était tout petit. On lui avait appris à ne rien montrer. Ne rien ressentir. Les traîtres devaient être tués, tout comme les espions ou encore ceux qui ne respectaient pas les règles. Ils étaient une menace pour Reiver et son équilibre. Ils devaient être éliminés. Accompagné d'un collègue, Ast sorti son arme. C'était lui qui avait reçu l'ordre de l'achever après tout. Silencieusement, ne se préoccupant pas des supplications de l'homme face à lui, il s’avança et planta d'un coup sec la lame dans le corps du traitre. Il fallait économiser les balles après tout. Lui revint alors comme dans un lointain écho l'image d'une chevelure blonde et une odeur d'orange.

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