Leary Meehan - Keep a weather eye on the horizon [terminée]

Anecdotes

◈ Leary fabrique ses propres cartes. Elle utilise des fibres de certaines plantes qu'elle récolte lors de ses explorations, les tisse selon une méthode enseignée par sa mère et les traite avec une colle issue de sabots bouillis des animaux que les chasseurs ramènent. Ca lui prend un temps fou, mais elle a pu ainsi dresser des relevés précis des environs, avec une encre à base de charbon et de graisse. Ils sont annotés par un système de symboles qui n'ont de sens que pour elle, vu qu'elle ne sait pas écrire.

◈ Pour pouvoir faire ces cartes et avoir l'idée d'utiliser des symboles pour représenter des choses, il faut savoir dessiner. Elle n'est pas une artiste à proprement parlé, mais depuis aussi loin qu'elle se souvienne, elle a toujours griffonné des trucs avec des morceaux de charbon, et personne ne l'en a jamais empêchée. Tant que ca ne prenait pas de temps sur les corvées...

◈ Elle a tendance à jurer comme un charretier, braillant facilement " Nidiou ! " , un juron familiale qu'elle affectionne particulièrement, dégradation avec le temps et la disparition des cultes de " Nom de Dieu ! "

◈ Elle apprécie pleinement son rôle d'éclaireuse. Pouvoir sortir de Steros tout en sachant qu'un foyer l'attend sagement lui procure un sentiment de liberté comme elle n'en avait pas connu avant d'être admise dans la communauté.

◈ Elle a une peur bleue des quelques vaches que Steros élève. Elle fait toujours un grand détour pour éviter leur enclos et ne pas les approcher. La source de cette phobie vient d'une histoire que sa mère lui racontait enfant, dont elle a oublié les détails, mais où une créature humanoïde à tête de bête à cornes qui faisait des trucs vraiment pas sympas, voire carrément horribles. La description de sa mère lui avait permis de se faire une image précise de la bestiole, et a hanté ses nuit d'enfant pendant plusieurs années. Et la bestiole en question ressemblait fichtrement à une vache...

Histoire

Elle scrutait l'horizon avec attention, cherchant la moindre différence avec son dernier passage dans le secteur. Le moindre indice d'un péril menaçant Steros. C'était pour cela qu'elle sortait de l'enceinte rassurante de la communauté : elle faisait sa part en utilisant ses compétences.
Sa monture regimba, l'obligeant à se concentrer sur un péril plus immédiat : une chute imminente de cheval.
" Nidiou ! on se calme, Barrique... " En matière d'originalité, le nom de la bête se posait là. Surtout que l'animal n'était même pas spécialement gros, seulement la première fois qu'on avait voulu la faire monter sur une de ces bestioles, c'était la première chose qui lui était venu en tête : une barrique avec des pattes. Enfin des pieds, parait qu'il faut dire... Apprendre à tenir dessus avait relevé du spectacle comique, mais elle avait finalement réussi à se maintenir sur les chevaux de Steros sans se secouer comme un prunier et encore moins se ramasser. Bon, à condition que l'animal en question soit coopératif...
L'étape d'après avait été de trouver sa propre monture et de la rendre coopérative, justement. Barrique avait beau partager ses patrouilles depuis presque dix ans, ca ne l'avait pas rendu précisément placide. Mais enfin on pouvait dire qu'ils étaient devenus à peu près copains...

Il n'y avait pas de chevaux dans le camp où elle était née, quelques 35 ans plus tôt. La vie était d'ailleurs beaucoup plus précaire, moins organisée qu'à Steros. Maintenant qu'elle avait connu autre chose, elle parlait plutôt de survie pour cette époque. Pourtant, elle l'avait traversée avec l'insouciance de l'enfance, même quand elle avait faim. Heureusement, son père n'était pas né de la dernière pluie et leur apprenait à survivre dans la plaine : trouver de la nourriture, traquer, chasser, surveiller les dangers à venir... Il leur apprenait tout, à son frère et elle.
Enfin son frère... Elle a su beaucoup plus tard que Maël était en fait un oisillon tombé du nid, recueilli par ses parents. Mais ils avaient été élevé ensemble, et Leary l'adorait. Elle s'attachait à ses pas et voulait tout faire comme lui. A dire vrai, suivre son père et tout apprendre de lui avait d'abord été pour faire comme son héros, mais en grandissant, quand l'idolâtrie d'enfant s'est muée en complicité d'adolescents, elle apprit pour elle-même. C'est là qu'elle fit de réels progrès, plutôt douée pour la traque.
Parallèlement, elle apprit de sa mère à cuisiner ce qu'ils ramenaient de leurs explorations, mais aussi l'art délicat du tissage. Avec elle, elle fabriquait des nattes, des vêtements avec des fibres de certaines plantes. Sur une chute, Leary s'était mise à griffonner avec du charbon, et elle découvrit que ces feuilles tissées étaient plutôt pratiques pour s'adonner à son "vice". C'est donc à peu près à cette époque qu'elle commença à expérimenter sa technique de fabrication de papier, avec des rebuts d'abord, puis en préparant ses propres tissages, pour les tremper, les traiter avec toutes sortes de préparations, jusqu'à obtenir une technique qui lui convenait - après plusieurs années de tests.

Elle avait 16 ans quand Maël les a quitté pour rejoindre Helion, ce que Leary a vécu comme un abandon, voire même une trahison. Elle ne l'avait pas vu venir, pensant que son "grand frère" resterait toujours avec eux. Et puis qui pouvait avoir envie d'aller s'enfermer sous une cloche en je-ne-sais-quoi qui doit surement puer le rat crevé, où y'a pas de vent, pas de troupeaux et des putains de tronches de cons ! Maël le premier !
Autant dire que depuis ce jour, tout ce qui se rapporte à Helion la met en rogne, et qu'elle ne manque pas une occasion de râler sur ce lâcheur de Maël. Tout en espérant secrètement qu'il revienne un jour - histoire de lui en mettre une pour la peine.

Le temps passa, Leary continua à apprendre auprès de son père, mais prenant aussi son indépendance. Une indépendance très marquée, d'ailleurs. On ne la fait pas à la demoiselle, et elle savait se défendre Ca valait mieux pour elle, d'ailleurs : dans ces camps, les femmes pouvaient vite devenir des objets de convoitise, et pas du genre plaisant.
Et puis un jour, une rumeur vint, portée par un type de passage comme on en voyait parfois : un camp d'un nouveau genre avait vu le jour. Un endroit où les gens travaillaient ensemble, se protégeaient et où tout le monde était traité de la même façon. Un genre de monde nouveau qui séduisit Leary. Contre l'avis de ses parents, Leary décida de voir ce nouvel endroit, et qui sait... De les rejoindre.

Elle avait trouvé Steros là où l'homme l'avait indiquée, et telle qu'elle l'avait imaginée. Elle avait fait ce qu'il fallait pour se faire intégrer, et avait apprécié son affectation, qui lui permettait de mettre pleinement en pratique ce qu'elle savait - mais c'était comme ca que Steros tournait, non ? Elle était reconnaissante au Guide pour la sécurité que Steros procurait, et ne rechignait jamais à faire sa part, d'autant que son affectation lui permettait de circuler librement. Un équilibre qui lui convenait parfaitement. Ca faisait treize ans qu'elle avait été acceptée, et n'avait pas l'intention que les choses changent.

Un dernier coup d'oeil circulaire, et elle talonna Barrique. Elle avait un grand secteur à couvrir, aujourd'hui, et nul besoin de s'attarder outre mesure dans une zone tranquille. L'horizon n'attend pas.

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