✘ Jamais de sa vie qui que ce soit ne l’a appelé Law. Ça a toujours été Mordecai, et il a l’air d’y tenir, même si on a plutôt tendance à l’appeler Mordu pour diverses raisons.
✘ Mordu, c’est pas un mauvais bougre, loin de là. Légende urbaine à lui seul, on entend encore trop baver comme quoi faut s’en méfier et ne pas l’approcher. Faut dire qu’il a pas non plus le sourire le plus avenant qui soit, ni l’attitude d’un parfait gentleman ; ce qu’il se trame dehors, ça vous change un homme. Pourtant, malgré toutes les croyances, il n’est pas dangereux. Du moins, pas tant qu’on rentre dans ses bonnes grâces - et par chance, il a l’affection facile.
✘ Comme un chien domestiqué, Mordecai est d’une dévotion sans faille. Un trait de caractère bien rare de là d’où il vient ; si ses airs de pitbull repoussent férocement même les plus téméraires, l’essayer c’est l’adopter. Et quand on l’adopte, c’est pour la vie. À moins que…
✘ Il ne faut pas se fier non plus à 100% à son tempérament de brave bête. Mordu reste relativement instable et surtout très impulsif ; une bagarre a vite fait d’éclater avec lui. Non pas qu’il l’entame, mais il est tellement sanguin et nerveux qu’il fait se sentir très vite en danger ceux à qui il s’en prend et les choses démarrent au quart de tour. En plus de ne pas avoir peur de chercher des noises, il n’a pas non plus peur de répliquer. Ce n’est ni un lâche, ni un faible ; sa sale réputation vient surtout de cette impulsivité qu’il ne cherche même pas à contrôler.
✘ C’est un menteur. Ça, on ne peut pas lui retirer, même avec toute la bonne foi du monde : il ment comme un arracheur de dents, ce qui a tendance à le mettre dans des situations quelque peu délicates. Ses mensonges sont généralement bénins ou sans gravité, mais parfois les choses tournent mal et il devient assez vite indigne de confiance. Mais il faut bien apprendre à survivre, dehors, et c’est un défaut qui lui a maintes fois sauvé la vie.
✘ Côté tatouage, Mordecai c’est un grand bavard. S’il est menteur, c’est aussi parce qu’il aime raconter des histoire, et s’il peut avoir quelqu’un de disponible pour l’écouter parler des heures, ça l’arrange bien. Là d’où il vient, dessiner c’est presque comme savoir lire. Ce n’est pas l’artiste du siècle, mais il se débrouille quand même vraiment bien, suffisamment pour proposer ses services clandestinement.
✘ C'est un débrouillard. On lui donne n'importe quoi, il en fait quelque chose de plus ou moins utile. Contrairement à une bonne partie de la population, il n'a pas peur de se salir les mains ni de se faire mal ; sûrement pour ça qu'on lui confie bon nombre de babioles à réparer.
✘ S'il est engagé dans la rébellion et le retournement de classes et de pouvoir, ses motivations sont complètement floues. D'aucun disent que c'est parce qu'il est clandestin et veut, comme les autres, accéder à la sécurité ; d'autres supposent qu'il aime juste le conflit et que c'est un gros sadique. Quand on lui pose directement la question, il ne sait rien faire d'autre que hausser les épaules avec une grimace désinvolte.
Histoire
WE’RE MEANT FOR THE FLIES 2460
Un hurlement fend l’air à la manière d’un coup de fouet ; sec, durable. Une sensation de brûlure permanente, pour le supplicié comme pour ceux qui regardent. Les liens sur ses poignets et ses chevilles semblent se resserrer comme le ferait un serpent pour étouffer sa proie. Sous le métal chauffé à blanc, sa peau brûle, cloque, crépite, cuit violemment. La chaleur du désert semble toute de suite plus supportable que celle d’un tisonnier brûlant faisant monter la fièvre jusque dans sa tête. Tête en arrière, les dents serrées, un nouveau hurlement quand le froid mord puis que la douleur vient ensuite ; autour de ses lèvres, il salive. De rage. Il sent déjà ses pauvres tissus se nécroser sous la plaie palpitante. Mais ainsi, il reste muet ; son corps a beau convulser sur la chaise, ses muscles sursauter comme ceux d’un tétanique et la fièvre monter jusque dans ses yeux, il reste muet. Enfin quelqu’un approche son visage du sien tandis qu’on lui attrape les cheveux. Une nana gigantesque et brutale à qui il manque des doigts ; les cicatrices sur son bras ne disent rien qui vaille. Ses deux yeux verts cherchent une échappatoire, et il se dit que si seulement il arrivait à attraper cette lame rouillée par terre, il ferait des miracles avec. Mais la brute épaisse ne l’entend pas de cette manière, secoue violemment la tête dans sa main pour la ramener à la réalité. Un gémissement passe alors ses propres lèvres tremblantes et il doit aspirer sa salive pour ne pas qu’elle dégouline ; la brute répète ce qu’elle répète depuis des heures déjà. Des heures de captivité. “Alors Mordu, il est où ton frère ?” Tonne-t-elle. “Il est où mon frère ?” D’un hochement de tête, il l’invite à s’approcher. “Je veux te le dire rien qu’à toi.” À peine la brute s’est-elle approchée que des dents cariées et vives se sont plongées dans sa chaire. Plus elle tire, plus l’oreille se déchire ; le temps d’un hurlement, Mordecai se retrouve avec l’appendice ensanglanté entre les crocs, ricanant à son tour de l’entendre hurler. Il mâche le cartilage comme un chien une friandise et la crache sur la brute encore beuglante. Il se marre en la comparant à un buffle.
Le coup de poing ne tarde pas à partir, suivit d’un autre et d’une probable pluie. La chaise se renverse et sa tête se cogne au sol.
Deux jours plus tôt
La course n’a jamais été aussi effrénée : le bruit des sabots dans le sable rythmant leurs propres pas, ils tentent d’échapper à leur funeste destin à grandes enjambées. L’environnement les ralenti, ils le savent, mais là, droit devant, leur potentiel salut. L’ennemi ne parviendra pas à s’y engouffrer avec les chevaux et ils gagneront une longueur d’avance. Il auront plus de temps pour regagner la vallée et leur échappée. Le massif rocheux se dresse devant eux et avec lui ses pièges, ses crevasses. C’est leur seule chance d’y arriver. Ses jambes endolories peinent à le maintenir debout, le sable et la poussière embourbent ses poumons juvéniles ; le matériel sur son dos pèse le poids d’un buffle mort et ses chaussures sont pleines de grains de sable brûlant. Pourtant, un instant, il a l’intime sensation qu’ils vont y arriver : la crevasse se dessine plus précisément. Son frère est le premier à y plonger, pressant son cadet pour que celui-ci envoie le matériel et descende à son tour. Il n’a le temps que de lancer le sac dans la crevasse avant qu’une monture ne le fauche en pleine course, ne l’envoie valser plus loin. Le sable amorti sa chute, mais au moment où il parvient à se relever, il sent ses pieds quitter le sol. En un rien de temps, il est lancé avec élan sur le dos d’un cheval qui s’éloigne déjà de sa seule chance de survie.
APOCALYPSE IS ON IT'S WAY 2455
Sur les routes depuis toujours ; ils ne s’étaient jamais arrêtés aussi longtemps au sein d’un clan, quel qu’il soit. Ce n’était pas sûr, ce n’était pas bon pour leur survie. Leur dynamique était de bouger sans cesse, de ne jamais s’arrêter, du moins pas longtemps. Se ravitailler là où ils avaient la chance de trouver de quoi le faire, chasser lorsqu’ils le pouvaient. Parfois, ils volaient, quelques fois ils ont été volés. Mais jamais il ne se sont arrêtés aussi longtemps, et c’est ce qui inquiétait le plus Mordecai. Collé à son frère, celui-ci ne l’avait pas quitté une seule seconde, essuyant avec lui les regards curieux des autres réfugiés. Des survivants itinérants, c’est rare. Très rare. Ceux-là viennent du sud, disait-on, et ils allaient vers le nord pour échapper aux tempêtes de sable de leur pays. Le climat aride et l’impossibilité d’y vivre devenaient des freins à l’expansion de leur groupuscule, aussi ils ont migré. Beaucoup sont morts en chemin, ou perdus dans les tempêtes de sable. Ils sont venus prévenir qu’une immense catastrophe approchait ; l’Ancien du groupe se faisait prophète et porte-parole pour toute l’assemblée. Ses grands discours sur la place publique de la ville de fortune n’ont rassuré personne, et les plus démunis ont commencé à rassembler leurs affaire pour migrer avec la famille. Une sacrée grande famille. Mordecai n’aimait pas la tournure que prenaient les choses. De nombreuses fois il s’était senti épié par des yeux vicieux qui lui voulaient tout sauf du bien. Et plusieurs fois, il avait surpris son aîné à dealer de petits paquets de nourriture avec des personnes qu’il aurait, déjà à l’époque, considéré de “peu recommandable”.
Si seulement ils avaient su plus tôt que l’aîné de la fratrie était recherché.
2477
La porte coulisse dans un grincement terrible, laissant passer des rayons de lumière artificielle. Son seul oeil valide est d’abord aveuglé par une telle clarté, tant et si bien qu’il doit lever la main pour se dissimuler derrière, retrouver un semblant de pénombre dans laquelle il est resté tant de jours. Parqués comme des animaux d’abattoir dans ce caisson, la porte est enfin ouverte ; des gens se précipitent à l’extérieur, espèrent sincèrement qu’ils arriveront à gagner le Niveau 0 avec leurs puces volées et leurs yeux larmoyants. Un ricanement passe ses lèvres gercées et il se lève à son tour avant de ne se faire piétiner par la foule. Beaucoup sont morts durant l’attente ; la chance ne sourit pas à tout le monde. Lui en revanche, il sourit au bon samaritain probablement venu aider à faire passer les clandestins comme lui au Niveau -1. Les fondations du dôme seront son sanctuaire, et il n’espère pas vraiment plus. Déjà des gens sont agglutinés çà et là. Mordu les regarde de sa hauteur de grand homme, un sourire satisfait collé à ses lèvres. Les gens le pressent, il s’extirpe de la foule sans mot dire. L’endroit est insalubre, pue la mort et la carne décharnée, probablement d’autres choses qui ne vont pas lui plaire s’il demande ce que c’est. Mais le voilà, silencieux. Face aux fondations d’Hélion.
I COME WITH KNIVES 2466
Le gars est entrée dans sa tente comme une furie alors qu’il plantait ses aiguilles pleines d’encre dans la peau de son camarade. Des cris se sont élevés, et Mordecai a eu l’impression qu’ils étaient en train de soulever la toile de tente tant ils étaient puissants. Le type vociférait des insultes à l’égard du sudiste et de son frère ; celui-ci avait encore disparu. Il voit rouge de son seul œil valide et, ses grandes aiguilles dans la main, il ne tarde pas à se jeter sur ce type presque plus grand mais nettement plus costaud que lui. C’est une survivante qui interfère entre eux, qui envoie valser Mordecai quand celui-ci s’apprêtait à enfoncer ses aiguilles dans l’oeil de l’autre combattant. “Il a volé mon cheval !” Le grand type n’arrête pas de hurler à l’entrée de la tente. Il, tout le monde sait de qui il s’agit. On le voit comme un oiseau de mauvais augure, qui présente bien mais qui n’amène avec lui que la malchance. Mordecai crache un mollard sur les pompes du gorille qui ne fait qu’hurler que s’il croise cet “enfoiré de monstre”, il lui fait la peau. Les muscles du survivant tremblent de rage ; les veines se dessinent sur ses bras et son front alors qu’il serre les dents, prêt à en découdre de nouveau à la moindre insulte. Par chance, la survivante ne tarde pas à jarter l’énergumène qui va beugler ailleurs ; en se retournant, Mordecai constate du foutoir qu’est devenu son atelier. Le tatoué, encore allongé sur le sol, gémit de douleur en tenant sa cuisse rougie par le sang et l’encre.
En prenant une profonde inspiration, Mordu est percé d’une vive douleur aux côtes ; cet enfoiré a dû le frapper sur une zone déjà fragilisée. Sa cicatrice au visage s’est rouverte : il sent l’hémoglobine dégouliner sur sa joue.
2472
Dagon pousse un soupir en s’affalant dans l’herbe. “T’as toujours été le plus chétif de nous tous, hein.” Mordecai s’assied à côté de lui en tailleur. La nuit est douce, au moins, un peu plus calme. Il pose un regard inquiet sur la silhouette de son frère et constate que la blessure de celui-ci n’est toujours pas refermée malgré les bandages. Pourtant, il est plus fort, plus grand et plus tenace que lui. “Sûrement pour ça que t’as vite été laissé de côté dans le groupe.” Mordu hausse les épaules. Lui, à sept ans, il ne savait pas utiliser des armes blanches. Mais au moins, il savait peindre et faire de l’encre. “L’intellectuel de la famille, eh.” Un ricanement de la part de Dagon ; celui-ci frappe le dos de son cadet qui se tourne vers lui en souriant comme il sait si bien le faire. Sa fausse dent brille à la lumière de la lune. “Putain. Vivement qu’on rejoigne Hélion, hein.” Mordecai s’allonge, les mains croisées derrière la tête.
Il n’a pas hâte d’habiter Hélion. Mais il irait n’importe où pour son frère.
Chronologie:
2446 ﹥ Naissance dans un "camp" de survivants itinérants, bien loin au sud. 2446 à 2455 ﹥ La "famille" le met vite de côté, alors il se raccroche à son frère qui reste la seule personne à l'accepter. Il commence à apprendre à dessiner, se découvre très observateur. De là d'où il vient, dessiner c'est comme savoir écrire ou lire. En 55, sa "famille" s'arrête dans un village de fortune de réfugiés. Le "patriarche" annonce qu'une grande catastrophe arrive - pendant ce temps, Dagon commence à faire affaire avec des gens peu recommandables et à traîner dans de sordides histoires de kidnapping ou de tueries. 2460 ﹥ Les deux frères se retrouvent séparés de la "famille" (ou plutôt, Mordecai s'en fait virer.) Livrés à eux-même, Dagon fini par être poursuivit pour ses trafics sordides ; il n'aidera pas son frère à se sortir de la situation compliquée dans laquelle il a été mit. Mordecai est torturé des jours durant pour cracher le morceau sur la cachette de son frère, mais il est "relâché" mystérieusement. 2460 à 2472 ﹥ Les deux frères se retrouvent et Dagon récompense la loyauté de son frère en lui offrant protection et vivres. Ils parviennent à trouver refuge avec d'autres survivants, mais les choses ne se passent pas toujours comme prévues et ils doivent fuir de nombreuses fois. Dagon fini par avoir la réputation d'apporter la malchance partout où il va. Il entend parler, des années en amont, du dôme d'Hélion est projette d'y aller. 2472 à 2477 ﹥ Ils sont séparés de nouveau et Mordecai se persuade qu son frère est à Hélion, sans vraiment avoir d'autre but que celui de le retrouver. Il entre clandestinement dans le dôme sans même passer par la case "tests". De là, il commence à devenir une véritable légende tant il effraie chaque personne qu'il croise. L'extérieur ne l'a pas arrangé et les multiples cicatrices et tatouages qui strient son corps font sa réputation en plus de son impulsivité et les bagarres dans lesquelles il se retrouve volontairement ou non. 2477 à 2481 ﹥ Il oublie presque pourquoi il est là et rejoint les Lucioles.
Ours
J'ai 20 ans et je suis étudiant. J'ai connu After Dawn grâce à Bazzart. Mon personnage est un Inventé créé par mes soins. J'accepte pas que mon personnage soit utilisé comme scénario si je venais à être supprimé. J'accepte le règlement et consens à le respecter.
☛ Sujet: Re: Mordecai ✦ Don't fear the reaper Dim 25 Fév 2018 - 19:40
Bienvenue ! Au plaisir de lire la suite !
Si tu as des questions au sujet des Lucioles n'hésites pas à m'envoyer un mp ou à @Setharam Falkner"
Invité
☛ Sujet: Re: Mordecai ✦ Don't fear the reaper Dim 25 Fév 2018 - 19:46
Toi et moi on va être keupin
Bienvenue!
Invité
☛ Sujet: Re: Mordecai ✦ Don't fear the reaper Dim 25 Fév 2018 - 22:51
Mes aïeuls, quel accueil ! Vous êtes tous si doux
Nenia > Merci ! Je pense qu'on m'a déjà tout expliqué correctement, mais si jamais je te garde sous le coude
Asher > Oh dear. C'est un oui Merci !
EDIT : Et j'en profite pour dire que ma fiche est terminée ! Champagne ! :poele: (Je suis super mal à l'aise, j'ai plus du tout l'habitude des forums où tu ne signales pas dans un topic que ta fiche est finie :dead: )
☛ Sujet: Re: Mordecai ✦ Don't fear the reaper Dim 25 Fév 2018 - 23:38
Félicitations !
Bravo ! Ta fiche est validée ! Il ne te reste plus qu'à mettre les pieds sous la table et commencer à RP On s'occupe de la paperasse :sensei: sauf pour le logement, où il te faudra passer par la demande de logement
Ton personnage est niveau 2 au dôme, donc pour tes RP se passant au niveau 0 et + il faudra utiliser les dés de dissimulation Consulte le système de jeu et le sujet du dé concerné. Pour toute question, viens donc me voir en MP ou sur la CB
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