[Terminé] Ninmah Vindher

Anecdotes

◈ Enfant abandonnée à la naissance, Ninmah a constamment besoin d'être rassurée quant au fait que ses proches l'aiment, et elle peut devenir prodigieusement casse-burette si elle n'a pas ce qu'elle veut. S'inquiétant pour rien, harcelant un peu, collant beaucoup … elle est une attachiante petite peste que peu supporte au final. Mais à force de toujours dégringoler plus loin et plus bas, on peut aisément comprendre ses angoisses …

◈ Dotée d'une santé en carton, Ninmah déteste qu'on pointe du doigt ses faiblesses physiques, et elle n'hésite pas à devenir agressive pour se défendre. Et malgré toute sa désinvolture, elle fait énormément d'efforts pour se renforcer et s'endurcir. Mais à l’abri des regards, histoire que personne ne puisse se foutre d'elle … d'autant plus que si elle bosse, il n'y a quand même pas de miracle : elle se renforce un peu, mais ses déficiences respiratoires restent lourdes au quotidien puisqu'elle ne pourra pas tenir un effort trop prolongé ou trop violent.

◈ Éprise de libertés, Ninmah a énormément de difficultés à obéir aux ordres, surtout lorsqu'elle estime qu'ils sont débités par plus con qu'elle ! Autant dire qu'au sein de la milice, ce trait de caractère a bien souvent provoqué des étincelles avec ses collègues comme ses supérieurs, et qu'elle a connu les corvées de patates bien plus souvent qu'à son tour ! Les mises à l'isolement aussi, quelque fois. Et une bonne trempe collée un jour par un Sergent qui n'avait pas apprécié qu'elle l'insulte, ce qui a accéléré son parachutage forcé chez les Vultures.

◈ Les Vultures, parlons-en ! Ou plutôt non, n'en parlons pas … Qu'elle ait mal compris les intentions de Nils Velman ou alors qu'elle se soit vraiment faite avoir, Ninmah garde toujours en travers de la gorge d'avoir été balancée à ces sauvages, et elle se sent trahie par son Sergent à qui elle balancerait bien son poing dans la tronche ! Mais pour le reste … ces mercenaires lui font toujours peur, et elle essaye donc de fermer sa gueule un peu plus que lorsqu'elle était encore à Reiver. Parce que – bizarrement – elle se doute bien qu'à l'extérieur, c'est pas de l'épluchage de patates qui risque de lui tomber sur la tronche en cas de connerie, et elle doit bien avouer que ça lui tord un peu les entrailles quand elle y pense. Mais pour le reste … sa discrétion forcée lui a permis de comprendre les règles qui existent à l'extérieur et de s'intégrer plus ou moins dans le clan, même si elle fait toujours attention à ne pas rester trop loin de Wolfrem. Depuis ces quatre mois, elle a en effet compris qu'il veille sur elle comme il l'avait fait lors de son arrivée, et même si elle ne comprend pas pourquoi, ça la rassure quand même.

◈ Avant d'être balancée à Reiver, Ninmah collectionnait les capsules de bouteille. À Reiver, elle collectionnait les yeux au beurre noir. Parmi les Vultures, elle tâche de ne rien collectionner qui puisse attirer l'attention sur elle.

◈ Chiante mais pas bête pour autant, Ninmah écoute attentivement tout ce qu'elle peut apprendre sur son nouvel environnement – qu'il s'agisse des plantes, des bêtes, de la géographie … – et elle a plutôt bonne mémoire d'ailleurs !

◈ Le cannibalisme demeure un tabou absolu à ses yeux ! Elle est déjà profondément dégoûtée à la simple idée que ceux du clan puissent bouffer un cadavre, mais clairement, elle n'est absolument pas prête à le faire !

Histoire

Clairement, les choses n'avaient pas bien commencé à la naissance de Ninmah !

Enfant abandonnée et placée au dispensaire sans jamais personne qui ne daignât répondre à ses questions sur ses parents – qui avaient eu des jumeaux alors qu'ils avaient déjà un premier enfant, et qui furent donc contraints d'abandonner l'un des deux nouveaux-nés – la gamine révéla rapidement son fort caractère. Jamais contente, jamais obéissante et toujours trop curieuse, la môme était loin d'avoir un mauvais fond, mais disons plutôt qu'elle ne semblait pas vraiment se rendre compte de la dureté de la vie. Et des efforts que chacun devait consentir pour améliorer le quotidien de la communauté. Non, la petite s'en foutait un peu et pendant un bon paquet d'années, elle tenta de retrouver ses parents. Mais en vain. Devant finalement se contenter de ses amis, de l'une des dames du dispensaire qui lui avait appris à lire, ou encore de cette gentille dame qui venait quelque fois la voir pour lui amener de la nourriture ou lui raconter des histoires. C'était pas la panacée, mais c'était quand même mieux que rien.

Mais au fur et à mesure des années qui passaient, la question de son avenir revint de plus en plus sur le tapis, mais la gamine n'avait malheureusement aucune idée de ce qu'elle voulait faire de sa vie. Pas bête mais pas magnifiquement intelligente non plus. Pas bien courageuse ni bien travailleuse non plus. Au final, Ninmah n'était pas la dernière à rendre des services, mais cela ne suffisait pas, et on lui conseilla finalement la milice. À défaut d'autre chose, elle y serait toujours utile … mais franchement, celui qui avait eu cette idée là aurait aussi bien pu se casser un bras à la place de sortir une telle connerie !

Impertinente et réfractaire à l'autorité, Ninmah fut une plaie pour la milice autant que la milice fut une plaie pour elle, et cette situation de rejet ne l'aida franchement pas à s'intégrer. Rapidement décrétée impératrice de l'épluchage de patates, la demoiselle se tapait plus d'heures de corvée que d'entraînement, et elle n'avait manifestement aucune intention de mettre de l'eau dans son vin. Ni les bons conseils ni les engueulades n'eurent d'effet sur elle, et plusieurs années se passèrent donc dans une stagnation perpétuelle pour elle. Dilettante un jour, dilettante toujours. Plus apte à désobéir aux ordres qu'à les faire suivre. Mais en même temps, elle n'était pas un chien, alors hors de question de suivre bêtement des ordres stupides ! Elle était franchement insupportable …

Mais lorsqu'elle fut bazardée à Reiver l'année de ses vint-deux ans, ce fut le choc !
Déjà parce que pour elle qui craignait plus que tout de perdre le peu qu'elle avait, se faire éjecter hors d'Helion était déjà difficile à supporter moralement – loin de ses repères et de ses amis – mais également parce que sa santé fragile n'apprécia guère de se retrouver là. S'ensuivit donc bientôt des semaines de traitements médicaux, de contrôles, d'examens … souffrances morales et physiques face à ce corps qui se défilait. Et puis à force de temps dehors, elle fut déclarée apte au service. Plus ou moins apte. Apte à au moins essayer de faire quelque chose de sa vie. Mais si Ninmah n'était déjà pas un cadeau à Helion, ce fut pire à Reiver !

En colère d'avoir été jetée ici, en colère face à ce corps à la santé trop limitée, en colère contre tout ! Ninmah était juste en colère contre tout ! Et dans l'atmosphère tendue de Reiver, sa colère trouva comme exutoire ses désobéissances toujours plus violentes et répétées, et elle se retrouva de plus en plus placée à l'isolement pour avoir déclencher des bagarres. Par caprice. Pour se défendre face à des collègues pas toujours tendres également, surtout certains qui prenaient plaisir à la rabaisser et à lui prédire un avenir de paria balancée en pleine nature parce que trop sauvage. Trop inutile. Et ce fut ce genre d'insultes qui provoqua finalement son plus gros dérapage alors qu'elle avait vingt-cinq ans. Ce Sergent-là, elle le détestait profondément, et il le lui rendait bien ! Et pendant un entraînement un peu trop rude qui la laissa sur les genoux et à bout de souffle, ce connard trouva amusant de venir ouvertement la railler sur ses capacités limitées, et Ninmah rassembla tout son souffle pour lui balancer tout son registre d'insultes à la gueule ! Pour le menacer de lui arracher ce qui faisait de lui un homme aussi ! Mais manque de pot pour elle, le Sergent n'attendait guère qu'un dérapage pour en profiter, et il lui colla donc la trempe de sa vie pour lui apprendre la politesse.

Retour à l'unité médicale pour la demoiselle bien amochée …
Mais face à cet accroissement des tensions entre elle et les autres, Ninmah décida alors de parler au Sergent Nils Velman – l'un des seuls miliciens qu'elle respectait à peu près et qui arrivait à la supporter – et elle s'ouvrit donc de ses doutes. De ses difficultés. De ses craintes aussi. Et contre toute attente, Velman eut une solution à lui proposer : s'arranger avec le chef des Vultures pour qu'elle pût intégrer leur clan. Une idée un peu folle. Un peu suicidaire aussi. Mais si elle restait à Reiver, ça n'allait clairement pas aller à s'améliorant pour elle … Alors la jeune femme accepta finalement, et Velman lui assura qu'il allait s'occuper de tout. Que ça allait bien se passer. Qu'elle serait mieux là-bas. Et qu'elle leur serait confiée pendant une expédition, histoire que tout se passât discrètement.

Mais durant cette expédition où ces sauvages l'inquiétaient autant que leur chef lui faisait peur, Ninmah décida de parler à Nils pour finalement lui demander de tout annuler, mais le Sergent n'en fit rien. Sans un mot ni une explication, elle fut finalement attachée et enfermée durant plusieurs jours – coupée d'absolument tout contact – et l'angoisse eut tout le temps de monter en elle. La peur de ce qu'ils allaient lui faire, parce que ces gens ne lui inspiraient franchement pas confiance du tout, bien au contraire. Et lorsque Wolfrem entra dans la tente où elle était séquestrée, la jeune femme était juste totalement terrifiée, et ce fut sans vraiment réfléchir qu'elle acquiesça à ses paroles.

« A présent, ta vie m'appartient. Si je te demande de faire quelque chose, tu le fais. Que ce soit de retirer tes vêtements, tuer un homme ou te couper les doigts phalange par phalange, tu le fais, compris ? »

De toutes façons, elle avait trop peur et était trop choquée pour réellement comprendre l'ampleur de ce qu'il venait de lui demander, et ce fût lorsqu'il la libéra de ses liens et prit doucement son visage dans ses mains – lui promettant de veiller sur elle cette nuit – qu'elle réagit enfin. Retrouvant sa respiration tandis qu'elle ferma les yeux comme pour chasser les derniers jours de sa mémoire, avant de finalement se rouler en boule dans un coin pour dormir. Essayer en tout cas. Parce que cette nouvelle vie était aussi sa dernière chance, et que ça aussi, ça la terrifiait …


Et depuis quatre mois, les choses se passent relativement bien. Alors certes, les jours ne sont pas toujours faciles pour elle qui a connu Helion avant de dégringoler jusque là en passant par Reiver – de ce long nivellement par le bas qu'elle considère comme un échec sur toute la ligne – et Ninmah tâche donc de ne pas gâcher cette chance. Pas encore une fois. Malgré la colère, la rancœur et la frustration, elle essaye de prendre sur elle pour s'améliorer et enfin atteindre un niveau lui permettant de survivre décemment, le tout sous la houlette de Wolfrem qui est toujours là pour veiller sur elle. Pas qu'elle comprenne vraiment pourquoi, pas qu'elle ne s'en inquiète pas non plus … mais pour l'heure, le chef du clan s'est avéré ne pas être un horrible sauvage mais plutôt un homme posé et intelligent, et la jeune femme respecte ça. Même s'il y a toujours des accros par moment.

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