Anecdotes◈
La différence entre le bien et le mal. Un palier différent à chacun. Mais qui se retrouve toujours dans les mêmes circonstances. Lorsque le pouvoir enivre l’Homme, ce sentiment de supériorité se fait ressentir. Ce besoin d’appartenance, pour grimper dans les classes sociales. La barrière entre la corruption et l’honnêteté ne tient qu’à un fil, pour que certains, plus que d’autres, en pâtissent docilement.
◈
Une mentalité que Slown déteste. Cette satiété de puissance, qui prend le dessus sur l'égalité de tous. Ayant trop souffert de cette injustice, elle consacrera sa vie à ce but. Pouvoir donner, sans avoir toujours un besoin de retour. Une des faibles lueurs qui la maintiennent encore dans ce monde.
◈
Apprendre à garder le contrôle, un des buts qu’elle s’était donnés. Ce monde est impitoyable et si vous avez l’occasion de montrer vos ressentis, on vous le fera payer au prix fort. Il n’y à plus de places à l’empathie et la charité là d’où elle venait. D’une nature attentionnée, elle ne pouvait pas refouler ce qu’elle était. Mais elle devait apprendre à le cacher, et à l'utiliser à bon escient.
◈
Combative et sûre d’elle, les problèmes ne lui font pas peur. Elle mettra tout en oeuvre si ses capacités lui permettent. Ne pouvant rester là sans agir, si son aide peut apporter, elle donnera jusqu’au sang.
◈
Le dégoût qui l’empare envers le système d’Helion n’est sans pareil. Fatiguée d’en avoir trop souffert, elle est devenue cynique et méfiante et aura du mal à s’ouvrir et accorder sa confiance au premier venu.
HistoireDix ans auparavant.
Le regard embué, elle le parcourut de tout son long, détaillant la moindre parcelle de son corps. Il était là, allongé devant elle, se vidant de tout espoir, de toute vie. La jeune fille, percutée d’un frisson, donna tout ce qu’elle pouvait pour le maintenir conscient. Son père était allongé dans les sous-sols lugubres et froids du niveau moins un, la vermine grouillante se faisait entendre dans l’écho. Un décor parfait, pour une fin parfaite.
Slo n’en revenait pas, comment tant d'atrocité pouvait régner. Varian, son père, tendit la main sur le pâle visage penché sur lui. Il caressa la joue de sa fille, délicatement, plein de tendresse, pour lui glisser le peu de souffle qui lui restait.
“ Tu sais, ils ne sont pas tous comme ça...Cert... Certains vivent pour les mêmes valeurs que les nôtres… Il… Il suffit juste de bien chercher.
Je t’aime ma fille… Mon … mon unique….”Les larmes glissèrent, coulèrent le long de sa peine, pour s’écraser dans les derniers cris intérieurs. Tellement frappé par le désespoir, qu’elle ne pouvait prononcer une syllabe, juste un dernier sanglot pour lui prouver tout l’amour qu’elle avait eu.
En effet, Slown n’avait été élevée que par son père. Sa mère morte en couche, c’est donc un seul visage qui aura bercé son enfance. Travaillant beaucoup par son métier de médecin, il avait transmis sa passion à la petite. Malgré la difficulté d'élever une enfant seule et de subvenir aux besoins de ses patients, il avait réussi à concilier les deux parfaitement. La gamine grandit entre les livres, les plantes, et les décoctions fabriquées par Varian. Une enfance modeste, plus occupé dans sa passion qu’à vouloir monter les échelles sociales. Il dévoua ses talents à aider les plus démunis, les rescapés de l’extérieur qui n’était pas pris en charge par les centres. Ceux qui ne pouvaient accéder à des soins, considéré comme des parasites. Il avait une vision très pointue sur le fonctionnement du dôme. Distinguant trop, à son goût, les différences humaines. L’idée que certaines personnes pouvaient être éliminées, pour seulement des statistiques ou des quotas le désespérait. Ces valeurs et celles qu’il avait transmises à sa fille n’étaient guère en adéquation avec celles qui étaient instaurées au sein de la cité. Il en aura subi lui-même les frais, à force de trop chercher, de trop farfouiller, dans l’ombre des activités menées. Il n’avait jamais informé Slown des actions qui l’avait envoyé à sa perte. Lorsqu’il mourra, elle avait alors dix-neuf ans et était inconsciente de la raison du décès de Varian.
Le temps passa, sans vraiment retrouver cette lueur, elle se consacra pendant cinq ans à des recherches. Approfondissant ses connaissances sur les bienfaits de la faune et la flore qui entouraient Helion. Les écrits légués par Valian l’avaient beaucoup aidée. Par son accréditation E1, qu’il avait grâce à son travail, lui avait permis de faire des recherches aux niveaux supérieurs. Se retrouvant seule, elle ne pouvait plus s’y rendre, et donc diminuant ses recherches. Pendant quelques années, Slown avait pris contact avec Ravien. Un ami d’enfance, qui avait un peu mal tourné. Inclus dans certaines magouilles, il sortait de temps à autre. Slown avait sauté sur l’occasion, pour lui demander de rapporter des fleurs et des plantes s’il en trouvait. En échange, elle lui troquait des médicaments et des potions qu’elle avait appris à fabriquer, contre ces matières premières.
Son métier était en parfaite adéquation avec sa passion. Lorsque son père commença son apprentissage lors de ses 7 ans, la jeune fille sut que ce domaine était fait pour elle. les Sporis, la Yacite, les Narboutiers et tout autre sorte de plantes n’eurent plus aucun secrets à ses yeux. Maîtrisant également les bienfaits de la faune, la petite scientifique pouvait fabriquer facilement un antidote ou un poison à base de Lucioles du désert ou du célèbre papillon Phalène d’Araba. Même si toutes les espèces ne lui étaient pas connues, les vertus de celles qui lui étaient acquises, lui furent d’une grande aide lorsqu’elle s’employa à guérir ou à aider une personne. Devenue adulte, les ressources et les informations présentent au sein du dôme étant apprises, une envie de voyage lui parsema l’esprit. La petite brune savait très bien que les contrées lointaines qui entouraient Hélion regorgeaient de nouvelles ressources qui seraient bénéfiques à ses recherches.
Quatre ans auparavant.
A l’aube de ses 25 ans, jour qui était soit-disant en fête, elle le rencontra. Dans un bar, il était là, la transperçant du regard. Une espèce d’alchimie s’instaura en eux. Elle était loin d’avoir envisagé de commencer une relation amoureuse. Trop prise dans son travail et ses recherches en parallèle, c’était la dernière chose qu’elle avait imaginée. Peut-être trop beau pour être vrai. La malchance, soit tu l’as, soit tu ne l’as pas. Ce début de sentiments naissant, s'estompa aussitôt, lorsque le beau brun partit. La laissant pour se rendre à Reiver. De plein gré ou de force, elle n’en savait rien. Le mystérieux qui répondait au nom de Spyk n’avait jamais informer Slown de sa vraie identité. L’abandonnant dans les ténèbres, la jeune fille doutait de sa franchise lorsqu’elle découvrit des notes suspectes avant son départ. Peut-être un espion, qui cherchait à mettre la main sur les recherches de son père. Les énigmes qui se tramaient derrière son dos commencèrent à lui faire peur. Le doute s’installant et l’idée de partir d’Hélion naitra tout doucement.
Une semaine auparavant.
- SLOWN GROUILLE PUTAIN !!
- Tu voit pas que je fais ce que je peux… J’ai pas fait service maternité moi… Occupe toi des serviettes au lieu de crier comme ça…
- Haaaarg … Haaaaarg … Je… Suis …. Déso...Désolé…
- Concentre-toi Fiana… Garde ton souffle…Tout en catimini, Slown et Ravien s'activaient autour de la jeune femme pour soulager au maximum sa souffrance. Un troisième enfant, ce n’est pas toujours un cadeau. Surtout quand le contexte oblige à procéder de façon discrète et incognito.
Mais cette petite voix dans sa tête lui avait obligé à aider Fiana. Ce n’était juste qu’une simple femme, qui n’avait pu contrôler la bontée de la nature. Malgré les risques, Slown avait agi de manière spontanée, sans penser aux conséquences.
Tout naturellement, Ravien prêta main -forte et avait emmené les deux femmes dans un endroit secret du niveau moins un. Peut-être pas la plus belle des maternités, mais au moins le bébé aurait peut-être une chance de s’en sortir.
Quand elle s’était engagée dans cette aventure, elle savait pertinemment qu’elle allait être recherchée et que la seule solution qui lui resterait serait de fuir.
Cinq jours avant d’arriver à STEROS.
Il était temps. La rumeur sur Fiana commençait à faire échos et il fallait agir. En dépit des dangers qui régnaient sur l’extérieur, l’idée d’aller les affronter ne faisait que la motivée plus. La jeune femme avait entendu parler d’un campement à quelques jours du dôme. Peut-être était-ce l’endroit que lui soufflait son père dans ses dernières paroles. En tout cas, elle était décidée à s’y rendre et y apporter l’aide qu’elle avait toujours voulu offrir. Préparant au millimètre près son départ, cela devait se faire en tout anonymat et grâce à l’aide de Ravien ce fut le cas. Avant de partir, elle réussit à s’enlever sa puce proprement, pour ne pas garder une vilaine cicatrice.
Sa fuite fut plus dure que ce qu’elle s’imaginait. Entre la robustesse du désert, l’animosité des pilleurs et l'accoutumance à l’air ambiant, ce n’était pas chose facile. Mais après quelques misères passées, elle vue au loin son nouveau départ, sa nouvelle vie qui pouvait commencer.