34 ans ◈ Rebouteuse ◈ Célibataire
Hélion ◈ Réfugié
Protectrice + Généreuse + Raisonnable + Conciliante + Douce
Craintive - Rêveuse - Mélancolique - Émotive - Réservée
Anecdotes
Elle est orpheline.
La demoiselle n’a pas connu l’amour d’un foyer soudé. Dans un monde où la fertilité est un mal banal qui frappe sans pitié les amants désireux de matérialiser leur amour à travers un bambin, ses parents ne l’avaient vu que comme un poids fatal, agaçant et insupportable dont ils se sont soulagés au bout de cinq ans, en la confiant au dispensaire. Beaucoup d’enfants juraient avoir oublié le visage et la voix de leurs parents irresponsables – ou morts dans un quelconque accidents ou suite à une maladie – mais pas Eyli. Elle se souvenait clairement des traits de ses parents, de leurs voix, de leurs disputes, de leurs regards sévères et fatigués… Elle s’était jurée que jamais, ô grand jamais, elle ne serait aussi détestable qu’eux. Sont-ils morts, sont-ils vivants ? Cela lui importait. A vrai dire, s’en souvenir était déjà bien cruel pour elle. Elle aurait préféré les oublier, comme les autres.
Elle est studieuse.
Sa mémoire infaillible est un don à double tranchant pour la demoiselle. Elle mémorisait les choses d’une façon rapide, et extrêmement précise : le goût, le touché, les mots, les traits, les paroles. Elle pourrait vous décrire avec exactitude une scène qui datait d’une dizaine d’années, par exemple. C’est cette mémoire et son sens de l’observation qui l’ont aidé à être ce qu’elle est aujourd’hui : une rebouteuse qui échouait que très rarement. Là où les autres entassaient les erreurs de débutants – une jambe mal replacée, un ligament détruit etc… -, la demoiselle pouvait se féliciter de n’avoir « presque » que des cas qui finissent bien. « Presque », car il existait des cas perdus, bien trop graves, dont elle n’avait ni les moyens, ni les connaissances pour guérir. Là où les gens ont besoin d’écrire, elle emmagasine tout dans sa petite caboche. Malheureusement, elle garde également tous les souvenirs douloureux qui façonnent l’existence d’une personne et, inconsciemment et à contrecœur, elle les ressasse certaines nuits.
Elle est appréciée.
Elle est plus ou moins reconnue au sein de son niveau. On sait qu’elle est fort jolie, qu’elle sait ce qu’elle fait et qu’elle offre constamment sourire, et mots réconfortants à ses patients. Les plus grincheux ou les plus violents finissent toujours par se calmer à son contact. Très cher lecteur, vous pensez que peut-être que c’est de la mièvrerie. Peut-être bien que oui. Cependant, dans un monde confiné, stratifié où votre destin semble avoir été décidé à votre insu et sans votre accord par d’autres hommes de chair et de sang comme vous, quelques mots doux ont une valeur à part. Ils vous apportent ce sentiment que vous êtes toujours vivants, aimés et attendus quelque part, que vous êtes différents et non un être comme un autre, comme le soulignent si bien les dictats de cet Empire clos. Enfin, et surtout, elle ne fait pas payer cette gentillesse. Connaissez-vous beaucoup de choses donner gratuitement, et agréable de surcroît, au sein de ces lieux ?
Elle est sous le joug cruel de la Famille Jagger.
La Famille Jagger se joue d’elle, tour à tour. Vaughn, le fils, la possède et l’écrase. Elle doit céder à ses caprices, pour qu’il ne soit pas pris de cette folle lubie de lui arracher « leur » enfant. Lucian, le père, l’humilie et l’écarte. Son simple regard suffit à faire comprendre à la femme qu’elle n’est pas faite pour leur monde, et que si elle tentait, il fera tout pour la réduire en cendre. Littéralement. Elle sait qu’il en est capable car les yeux ne trompent pas, et ces « yeux », elle les a déjà croisé au niveau 0 : chez des tueurs. Cosima, l’épouse à être, l’épie, l’espionne, la jalouse. Eyli doit constamment mentir et cacher les visites nocturnes et secrètes de son amant manipulateur mais elle souhaiterait tant arrêter. Ce ne sont ni le travail, ni sa fille qui l’épuisent, mais bien tout cet autre monde qui gravite autour des Jagger. Regrette-t-elle sa rencontre avec Vaughn ? Oui, car elle en souffre. Non, car il lui a offert malgré tout un merveilleux cadeau.
Elle est mère célibataire.
Cependant, Eyli est surtout une mère. Toute fille naît comme un lionceau. Des années durant, elle est aimée, elle est soignée, elle est placée sur son piédestal. Pourtant, le lionceau apprend à devenir lionne. A chasser avant le Lion pour nourrir une tribu, à vivre avec ses confrères et ses consœurs en parfaite harmonie et, surtout, à protéger ses petits. Aucune fille ne naît agneau. Aucune femme n’est dépourvue de dents ou de griffes. Dès que la vie prend racine en elle, beaucoup de choses changent. Elle semble épuiser Eyli, mais ce n’est là qu’une apparence. Pour sa fille, elle fera tout, sans aucune peur. Lucian, la Mort et toutes ces choses n’auront plus d’importance s’il est question de sa fille. L’honneur ou la fierté ne sont que des mots jolis qu’une mère s’en débarrasse avec allégresse, si c’est pour protéger ou offrir le meilleur à sa fille. Est-ce que le monde le sait ? Est-ce que les Jagger le savent ? Plus important, le sait-elle elle-même ? Absolument pas.
Histoire
- Maman, je veux une histoire ! exigea Nox, du haut de ses quatre petites années.
- Evidemment. Je vais te raconter celle que tu préfères : l’enfant de la Terre, et l’enfant du Ciel.
« Les Enfants de la Terre se nourrissaient de ce que les enfants du Ciel voulaient bien leur accorder. Ces derniers écartaient quelques nuages pour offrir du Soleil et réchauffer la Terre, ou encore secouaient ces mêmes nuages pour qu’il pleuve un tantinet. Cependant, si les Enfants de la Terre mécontentaient les Enfants du Ciel, ces derniers laissaient la Terre s’assécher à cause du Soleil, sans la recouvrir de leur rideau de nuage, ou alors secouaient jusqu’à épuisement le nuage pour noyer cette même Terre ».
Tel était Helion. L’équilibre était tel que ceux du Hauts décidaient pour ceux du Bas, sans réellement comprendre ce dont ces derniers avaient besoin. Ceux d’en Haut avaient besoin de montrer leur Puissance, alors que ceux d’en Bas ne désiraient que se nourrir et vivre paisiblement. Deux objectifs différents, mais qui se complétaient cruellement. L’un se soumettait à l’autre afin de lui offrir ce qu’il désirait – un sentiment de Puissance – afin d'obtenir en retour ce qu’il désirait – survivre.
« Cependant, certains Enfants du Ciel aimaient se mêler aux Enfants de la Terre. Ils descendaient de ce Ciel avec une corde magique cachée, et invisible, qu’un valeureux Enfant du Ciel avait découvert un jour. Ces enfants gambadaient parmi les autres enfants, échangeaient. Ils voyaient également ce que leurs parents faisaient à ceux d’en Bas. Certains étaient tristes et ne revenaient plus. Certains trouvaient cet équilibre justifié et ne revenaient plus, car l’endroit ne leur plaisait pas et car ils n’avaient pas leur place là. Puis, quelques rares s’en fichaient et continuaient à se mêler à cette population boueuse ».
A ces mots, je pensais à Vaughn et à ses vagabondages. Il m’était impossible de savoir exactement le nombre de fois où j’ai eu à le recueillir, à l’emmener discrètement dans un coin du dispensaire, et à le soigner à l’abri de quelques regards curieux. Tout ce sang, tous ces os… toutes ces soins. Un court instant je remerciais le ciel de ne pas avoir eu un fils : s’il avait été aussi bagarreur que le père, j’aurais eu beaucoup de soucis à me faire. A cette pensée, je prends une boucle des cheveux de ma fille, et m’en amuse. Puis, je dépose mon bout du nez sur le sien, et je la chatouille jusqu’à ce qu’elle éclate de rire et n’ait plus de souffle.
- LA SUITE ! finit-elle par demander, entre deux souffles, les joues rouges tomates.
- La suite est pour demain, promis-je.
- Tu me dis tout le temps ça, mais tu ne vas jamais au bout de l’histoire.
Je me contente de sourire, de la border et de l’endormir. La vérité est que la suite n’était guère belle à entendre.
« Un jour, un Enfant du Ciel rencontra une Enfant de la Terre, et ils tombèrent follement amoureux. Leur idylle était belle et simple. L’Enfant de la Terre n’exigeait ni pluie, ni soleil à l’Enfant du Ciel qui désirait tout lui offrir. Elle ne désirait que sentir ses gouttelettes d’eau sur sa peau boueuse, à entendre sa voix rugueuse et puissante – comme une bourrasque de vent – et à être aux côtés de cet être léger, rafraîchissant et réconfortant. Cependant, il était à l’image de son élément : immense, insaisissable et changeant ».
L’Amour avait laissé place à l’Arrogance.
« Comment peux-tu prétendre vouloir être une bonne mère, et fonder une famille, quand t’en as jamais eu ! ».
« Tu ne sais ni lire, ni écrire. Tu n’as rien à lui offrir. Je peux lui offrir une éducation, une vie ».
« Si je t’aimais vraiment, et si je voulais de toi comme épouse, je t’aurais épousé depuis longtemps. Mais voilà des années qu’on est là, réveilles-toi ! Arrêtes de rêver ! ».
Les piques avaient fusé finalement. Lorsque Nox ferma les yeux pour un profond sommeil, je me permis de verser des larmes. Je ne savais pas exactement pourquoi je pleurais : la perte de l’homme que j’avais aimé, la réalité que je n’avais rien à offrir à ce trésor fait de ma chair et de mon sang ou encore le souvenir douloureux de mon abandon. Vaughn avait raison, mais je m’entêtais à dire qu’il avait tort.
« Malheureusement, l’Enfant du Ciel était capricieux. Il asséchait l’Enfant de la Terre. Il la noyait. Tantôt d’amour, tantôt de violence ».
Quand je pensais que je n’existais plus à ses yeux, il avait réapparu à ma porte. Soûl. Violent. Brutal. Cette nuit – et encore aujourd’hui -, je ne saurais dire s’il avait forcé son corps sur le mien, ou si je m’étais offerte à lui. Je ne me rappelle que de deux choses : l’humiliation et la joie que j’avais ressentie – en même temps – à chacun de ses assauts, et son air souffrant et désespéré. M’aimait-il encore ? Si oui, était-ce une façon de le montrer ? Ma confusion est totale.
Et j’avais cédé, encore et encore, durant des années. Non par plaisir. Non par dépit. J’avais cédé pour qu’il ne souffre pas, pour qu’il ne soit pas en colère contre moi, pour qu’il ne m’arrache pas à ma fille. J’avais cédé, car je suis avant tout une mère.
Flafla
J'ai 24 ans et je suis
dans la finance. J'ai connu After Dawn grâce à Vanka. Mon personnage est un Scénario créé par Vanka. J'accepte que mon personnage soit utilisé comme scénario si je venais à être supprimé. J'accepte le règlement et consens à le respecter.
Codes à remplir pour les bottins
- Code:
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<font class="wr-txu"> Àstrid Bergès-Frisbey ◈</font> <helion>Eyli Senam</helion>
- Code:
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<font class="wr-txu">Rebouteuse ◈</font> <helion>Eyli Senam</helion>